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La coopérative touareg d'INJITANE

Le village

Le coeur du village est constitué d'une poignée de maisons carrées en banco (pisé) en majorité collectives comme la banque céréalière ou l'école.

Très peu d' habitants d'Injitane possèdent une maison en "dur". Ils vivent sous la tente et nomadisent au grès des pâturages dans un rayon d'une vingtaine de km et au minimum à 3 km du centre pour éviter que les animaux ne dévastent les jardins cultivés.

Tous les jours, il faut venir remplir des bidons d'eau au puits du village et faire boire les animaux.

La vie est difficile dans cette région du Sahel: la sécheresse, les invasions de criquets, les conflits politiques et les enjeux économiques déstabilisent régulièrement l'équilibre déjà précaire des populations nomades qui y vivent. 

Pour faire face à la La coopérative s'est organisée autour de trois axes: les jardins, l'école et la banque céréalière.

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Les jardins

Le village d'Injitane s'est constitué autour d'une source d'eau chaude qui coule en permanence. Dans les années 60, ce point d'eau a été aménagé en canalisations et abreuvoir. Les parcelles cultivées sont tournantes pour laisser reposer la terre. Une parcelle appartient à une famille et nourrit une dizaine de personnes mais le travail de labour ou de récolte est collectif, à charge pour le propriétaire du champs d'organiser le repas du soir. Les jardiniers de la coopératives cherchent régulièrement à gagner de nouvelles parcelles sur la brousse. Pour cela ils creusent des rigoles d'irrigation qui permettront à la terre d'accueillir de nouveaux semis. Les cultures varient suivant la saison (une saison sèche et une saison des pluies)

 

Parmi les céréales, il y a du maïs, du sorgho, du mil (après de nombreuses tentatives infructueuses) et même du blé. Cette culture-ci est une des plus productives. La récolte se fait en cinq mois Elle permet en outre d'enrichir la terre. Les parcelles récoltées servent ensuite de pacage.Les jardiniers font également du maraîchage avec notamment des courges, des haricots, des tomates, des oignons, des choux, des pommes de terre... 

L'école

Elle a été construite il y a une vingtaine d'années. Auparavant, il fallait se rendre à Tiguidan Teddillt, à quelques dizaines de kilomètres de là. Le village d'Injitane étant constitué principalement d' une population nomadisante, les enfants peuvent donc être accueillis en internat. Pour celà, l'école possède son propre jardin qui subvient en partie à l'alimentation des écoliers. Le maitre d'école d'origine touarègue, est nommé et payé par le gouvernement. Il est responsable 24h/24 des enfants qui restent à Injitane la semaine et rentrent chez eux le dimanche. Si leurs parents sont trop loin, les enfants attendent les vacances pour rejoindre leurs familles. Une cinquantaine d'enfants sont inscrits à l'école.

La scolarisation reste cependant un gros problème. Beaucoup d'enfants ne sont pas inscrits à l'école car leurs parents n'en voient pas l'utilité ou n'acceptent pas de se séparer d'eux  pendant les périodes de nomadisation. De plus, le fonctionement de l'école a été perturbé à de nombreuses reprises pour des raisons politiques ou économiques. Ahilek nous raconte ce qu'il a vécu:Lorsqu'il était jeune, l'école était très éloignée du village. Le gouvernement a décidé de rendre obligatoire la scolarisation d'au moins un enfant par famille. Ceux qui ont eu les moyens d'offrir un ou deux chameaux à qui "de droit" on pu garder leur enfant auprès d'eux. Les pauvres eux, ont dû envoyer leurs enfants à l'école. Durant la grande sécheresse des années 80, les troupeaux ont été décimés et les riches touareg sont devenus pauvres. Les enfants des pauvres eux, ont eu la possibilité de devenir instituteurs ou fonctionnaires et ont moins souffert. Ahilek fait partie des rares adultes d'Injitane à savoir parler, lire et écrire en francais. Maintenant, la comunauté a besoin de lui. Il peut remplir des papiers administratifs et c'est lui qui est chargé par les artisans bijoutiers de la coopérative d'aller vendre une fois par an leur production en France.

 

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La banque céréalière

À l'origine, la banque céréalière est un fruit du projet "PROZOPAS", (Programme de développement intégré en zone pastorale) dans le cadre de la FED. Crée en 1999, elle est désormais intégrée à la coopérative TATAPT et gérée par la population. La coopérative finance l'achat en gros de sacs de mil lorsque le cours de cette céréale est au plus bas et la revend à prix coutant aux habitants d'Injitane au cours de l'année. De la même manière, le magasin propose des produits de première necéssité (huile, sucre...) achetés en gros et revendus au détail sans bénéfice.

Il y a quelques années, la coopérative a financé un moulin mécanique pour les femmes. En effet, celles ci passaient de longues heures à piler le mil, base de l'alimentation. Libérées de cette tâche harassante, elles peuvent se consacrer à d'autres corvées. 

 

Autres actions

La coopérative a également une action sociale au travers diverses initiatives visant a améliorer le bien être de la population d'Injitane.

Elle a par exemple investi dans un moulin à grain pour les femmes, permettant ainsi d'alléger la tâche quotidienne du pilonnage du mil.

Elle a un petit stock de médicaments (doliprane, desinfectant etc...) qui permettent de pratiquer des soins de base. 

Récemment un dispensaire a été construit.

Elle peut aider financièrement une famille dont un des membre nécessite une hospitalisation à Agadez.

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